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La petite Anais et nous
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La petite Anais et nous
17 septembre 2013

Anaïs n'est plus là.....

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La plupart d'entre vous la savent déjà mais peut être que certaines personnes suivent le blog " de loin" et ne sont pas encore au courant de la situation.

Anaïs est décédée le 2 septembre à 12h.....15 jours auparavant, en rentrant de nos vacances en Bretagne, nous apprenions qu'elle avait des métastases au foie.

15 jours pendant lesquels nous avons essayé de profiter un maximun de notre pepette, et de lui faire profiter un maximun aussi de moment de bonheur, de moments simples mais agréables avec des gens qu'on aime.

Nous ne savions bien évidement pas que son état se dégraderait aussi vite mais nous avons vite compris, et Anaïs aussi, que la situation n'allait pas durer. 

Nous avons pu passer un we sympa en Ardéche avec ses cousins....une soirée avec boum improvisée où elle a réussi à danser un peu malgré un gros état de fatigue...une baignade au bois français....et beaucoup de soirée entre amis. Le tout fut entrecoupé d'aller-retour à l'hôpital pour transfusion ou surveillance de son état....

Une semaine avant de partir, elle a commencé à avoir des paresthésie sur une moitié du visage, et quelques jours plus tard elle s'est mise à voir double et gardait son oeil droit tout le temps fermé.

Jusqu'au matin de son décès, nous étions à la maison. Malgré des difficultés respiratoires et des difficultés à se déplacer, notre petite Nana a tenu le coup pour profiter de sa maison et de ses proches jusqu'au dernier moment. 

Elle n'avait heureusement pas beaucoup de douleur et ne prenait que 2 à 3 actiskenan par jour, mais nous avons vu son abdomen se gonfler de jour en jour et des bleus apparaitrent un peu partout sur ses jambes et son ventre.

La nuit précédant son décès a été difficile, elle a eu beaucoup de nausées, n'arrivait plus à faire pipi et on voyait bien qu'elle avait du mal à respirer même si elle nous disait que ça allait.

La veille de son départ, elle est même allée jusqu'à prendre ses médicaments par la bouche parce que sa sonde était bouchée, tout pour ne pas aller à l'hôpital....Ca m'a fait mal au coeur de la voir nauséeuse après chaque prise et en même temps, nous lui avons laissé le choix et je suis très fière d'elle.

Le dimanche après-midi, nous l'avions installée sur un matelas gonflable dans le jardin. Elle était là, sous sa petite couverture polaire, le nez au vent....elle semblait si paisible....Anaïs m'a souvent donné la sensation d'attendre, attendre patiemment que la mort vienne la chercher....

Plusieurs fois, depuis l'annonce des métastatses au foie, j'ai essayé de discuter avec elle, de voir comment elle se sentait psychologiquement. Elle me disait avoir tout dit, que ses pensées étaient sans importance, sans intérêt....qu'est ce j'aurais aimé pouvoir lire en elle et en même temps je me disais que ce moment ne m'appartenait pas, que même étant sa maman, la mort, la fin de vie ont quelque chose d'intime. 

Plusieurs fois, elle m'a repoussé quand je voulais lui faire un calin, quand je voulais lui parler....je peux vous dire que ça a été frustrant, douloureux de ne pas lui dire tout ce que j'avais envie de lui dire mais je ne me voyais vraiment pas la forcer à m'écouter ou à accepter mes bisous. Alors, j'ai fait ce qu'elle me laissait faire pour l'accompagner au mieux, pour qu'elle soit le plus confortable possible...des massages, des gratte-grattes....et de temps en temps des bisous.

Je ne saurais jamais si ses refus étaient dû à de l'inconfort, à un mal être. Notre psychologue m'a  un peu rassurée en m'expliquant que cette "séparation physique" fait partie du processus de deuil et que cela voulait dire qu'Anaïs se sentait en confiance, prête à s'abandonner, à se laisser aller.

Je lui ai beaucoup dit que je l'aimais et que je l'aimerais toujours...." pourquoi tu me dis tout le temps que tu m'aimes maman ?" " parce que je veux que tu partes en sachant que ta maman t'aime"....c'était plus fort que moi. J'ai compris maintenant qu'elle le savait depuis longtemps et qu'elle n'avait plus besoin de l'entendre, mes mots étaient des mots qui "retenaient" et elle ne voulait pas qu'on la retienne, sachant qu'il n'y avait plus d'autre issue possible.

J'ai aussi pu lui dire, peu de temps avant qu'elle parte, qu'elle resterait  à jamais un petit soleil dans mon coeur...furtivement j'ai vu un sourire se dessiner sur son visage...le dernier. Je lui ai dit qu'elle pouvait partir tranquille, qu'elle avait fait tout ce qu'elle avait à faire.....

Ce lundi matin là, une partie de nous se doutait qu'Anaïs ne reviendrait plus à la maison, même si l'autre partie voulait la garder encore un peu. En même temps, la voir si fatiguée, si diminuée physiquement....ça devenait difficilement supportable.....elle aura été vivante jusqu'au dernier moment, jusqu' à se lever de son fauteuil roulant pour aller jusqu'au lit, devant la médecin "bouche bée".....elle a même bu quelques gorgées d'orangina ( sa boisson préférée ) peu de temps avant son dernier souffle.

En vous écrivant tout ça,  j'éprouve une sensation de suréalisme, d'irréel........comme si ça n'avait pas existé, comme si ce n'est, tout juste, "pas possible" et si pourtant c'est bien la réalité....la dure et cruelle réalité. Tout cela est bien arrivé et Anaïs n'est plus...

Anaïs est partie comme elle a vécu, en phase avec elle-même.

Elle savait depuis quelques temps que son chemin parmi nous allait s'arrêter. Elle n' a demandé que ce qu'elle avait besoin de savoir pour nous quitter sans crainte, sans peur....

Elle savait qu'elle allait mourir et l'avait accepter. Elle ne s'est pas battue pour continuer à vivre coute que coute, elle s'est laissée aller mais elle s'est battue pour se sentir vivante et profiter jusqu'au dernier instant.

Je n'aurais pu espèrer mieux pour elle....partir sans douleur, accompagnée de tout l'amour qu'on pouvait lui donner 

J'aurais encore beaucoup à écrire mais je vais m'arrêter là pour l'instant.

Je vous dit "à bientôt".....

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Commentaires
S
Chère Christelle,<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que vous avez écrit est magnifique. Terrible évidement, mais magnifique parce que chacun de vos mots déborde d'un amour infini.<br /> <br /> Anaïs a eu beaucoup de chance d'arriver dans une famille aussi exceptionnelle, vous avez su lui donner tellement même en si peu de temps... Vous avez su la guider sur le chemin de la vie, de SA vie, et je pense que c'est là le rôle d'un parent.<br /> <br /> Sacrée pépette ! Jusqu'au bout elle sera restée fidèle à elle-même. Quel courage, quelle force, quelle maturité... Vraiment, vous pouvez être fiers de votre puce !<br /> <br /> <br /> <br /> J'espère que vous trouverez maintenant la force de continuer à avancer tous les trois, avec Anaïs toute proche pour vous guider et veiller sur vous. Sachez qu'elle a une place dans mon cœur et que son souvenir restera gravé en moi, comme celui de tous les autres enfants partis trop tôt.<br /> <br /> <br /> <br /> Je repasserai prendre de vos nouvelles, si vous souhaitez continuer à écrire.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Sophie, la maman de Lucas
C
Gardes cette force qu'avait Nana en toi... Elle t'a insufflé une partie d'elle... Pour continuer ta route... Elle vit en toi, pour toujours. Plein de bisous tous doux...
A
J'ai lu avec beaucoup d'émotion votre poignant mais superbe message gorgé d'amour et de respect pour cette formidable petite -mais aussi grande, si grande- ! Anaïs, à jamais votre fille.<br /> <br /> Je vous souhaite toute la force du monde pour continuer le chemin tous les trois, dans le souvenir lumineux d'Anaïs.<br /> <br /> Très amicalement,<br /> <br /> Anne
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